22/06/2008

Burn it all

Il faut que je me détruise. Je dois griffer, laminer et arracher ma peau. Je dois démembrer mes certitudes. Je dois casser les carcasses superposées de mon armure. Une par une, je les soulèverai, les frapperai, les brûlerai. Et je brûlerai mes souvenirs. Et je brûlerai mon enfance. Et je brûlerai toute la mue immonde dont je dois me dégager, me déloger.
Je serai nue, complètement nue, complètement neuve.
Peut-être trouverai-je du beau à nouveau. Peut-être serai-je libre.
Serai-je jamais libre ?
Serai-je jamais libérée de mes rêves ; libérée ailleurs que dans mes rêves ; libérée de la réalité ?
Il faut partir loin de moi. Loin du moi d’avant.
Il faut percer la peau. Il faut couper les cheveux. Il faut quitter les chaînes.
Il faut brûler les chaînes.

Je ne suis plus amoureuse depuis mille ans. Depuis mille ans, je m’ennuie.
Je voudrais que vous m’emmeniez loin de moi, loin des autres. Je voudrais que vous m’amoureusiez. M’amoureuserez-vous ?
Regarde-moi droit dans les yeux. Dis-moi. Dis-moi ce que tu veux –
Ce silence m’exaspère.
Cette politesse me fatigue.
Cette bienséance me détruit.