30/03/2009

Prétérition

Je crois que cet endroit est un fantôme.
Il ne me ressemble plus.
Il va sans doute falloir faire le ménage.

Mais ça n'a absolument rien à voir.

19/03/2009

Rags

La scène est suspendue dans le vide au-dessus d'une falaise. Elle forme un demi cercle et est séparée des coulisses par un gros mur de plâtre qui ne laisse pas deviner les coulisses derrière la porte à deux battants. La foule des spectateurs ne peut l'observer qu'à partir du fossé aux pieds de la falaise. Le roi siège sur son trône surélevé par un pilier à une hauteur légèrement supérieure à la scène, face à elle. La scène est vide, le roi baille.

LE ROI : Je veux me divertir. Jouez.

LA FOULE : Le roi s'ennuie, il faut l'amuser ! Où es-tu, vieux poète?

LE ROI : Ce maudit poète mériterait d'être pendu sur sa scène. Où est-il encore?

LA FOULE : Le poète ne se montre pas. Il fait porter les masques, et jamais ne les lève tout à fait.

La porte s'entrouvre, un homme vêtu d'une cape damée s'avance. Il sourit, fait mine de pleurer, éclate de rire jusqu'à ce qu'il ne rie plus du tout

LE BOUFFON : Oh, si mon maître savait ! Son cheval s'est pendu, et sa dame est endeuillée ! Les ennemis arrivent, ils sont aux portes du château. Mais mon maître rêve, il parle d'un monde invisible, il ne voit plus personne, il pleure et il rit. Il ne voit pas les troupes des Huns, les barbares germains, les Maures de Carthage qui se précipitent à ses portes pour exiger sa tête sur un plateau doré. Son vieil oncle est désespéré, et sa femme pleure déjà sa mort.

(...)