15/12/2007

Ce mot stupide : final !

Laisse-moi te transpercer du regard.
Laisse moi-te regarder.
Regarde-moi.
Let me see through you.

Tu me manques.

Ce n'est pas réciproque.

Mon ventre en surcharge hurle ses battements intestinaux.
I miss you.
Ma gorge retient un je-ne-sais-quoi.
Et ma tête ses fourmillements électriques.
Et mes yeux des larmes qui ne veulent pas couler.

Parce que ce n'est pas réciproque.
Que ça n'a pas vraiment de sens.

Cela t'ennuierait si j'apprenais à te connaître?
Cela te gêne.

Let me see through you.
It hurts me more & more everyday.
Because you are not there.

Et que tu me remplis la tête d'électricité.

Désolée.
Désolée.
Désolée.
I'm sorry.

[c'était il y a plus de trois ans]

Est-ce que je pourrais encore écrire quelque chose de pareil - maintenant?

Je suis une cruche brisée. C'est un grand creux qui souffle.
Pourquoi m'avoir percée? Tout est tellement flou, et vide, et fade.
J'ai tout pleuré. J'ai méprisé mes pleurs et il ne reste qu'une grande amphore pleine de rien.
Et pourtant, j'ai peut-être encore deux ou trois larmes en réserve.
Des images affluent en torrents,
Je rêve de toi
Et le matin, j'espère que je n'aurais pas rêvé de toi.
J'en perds mon français!
Tu m'as remplie de rien. Je t'ai tout donné, et je ne sais plus très bien pourquoi.

J'aimerais que tu me partes très loin. Je veux la mer.

Je veux la musique !

Je suis l'arbalète qui a percé la cruche, et je suis l'amphore percée.
Je peux bien te reprocher des milliers de choses, je sais que c'est moi l'assassin.
Je suis la suicideuse.
Je n'ai pas seulement tué le temps, et les autres et tout ce qui est grand et fou.
Je me suis tuée. Je n'avais peut-être pas mesuré l'étendue du risque que j'encourrais en essayant de faire comme si j'étais quelqu'un d'autre. Quelqu'un d'éduqué.

Je n'ai même pas envie de dire:

Reviens ! Reviens-moi ! ou Regarde ! Regarde-moi ! Laisse-moi juste...

Je ne peux pas dire quelque chose comme ça. Mais je ne le pense pas non plus. Je ne pense plus rien.
Je rêve la nuit. Je rêve de toi, à nouveau. Et je n'éprouve rien que de l'ennui au matin.
Pourquoi j'ai tué la seule chose que j'avais?

Au fond, j'espère que c'est resté encore un peu vivant, un peu chaud, un peu là.
D'ailleurs, on dirait que je pleure, alors, peut-être que...
C'est pour cette chose à l'agonie que je préfère ne pas être sage, et écrire la nuit au lieu de me reposer. Et penser quand même à toi au lieu de te ( mettre entre parenthèses, sans point de suspension. ). Je ne veux plus être productive. Je veux être moi. Même si j'ai grandi.

Et je devrai marcher encore longtemps avant de trouver la clé.
La clé qui ouvre à soi. Magique, fragile, minuscule.
J'aimerais que tu me rendes la larme que tu m'as mangée. S'il-te-plaît. Elle me tenait froid en hiver. Maintenant que tu m'as laissée en paix, je me sens parfois trop à l'aise. Alors, ça manque. Tu comprends? Non. Tant pis.

Rends-moi mes histoires.
Rends-moi ma voix.
Rends-moi mes chants.
Rends-moi toutes ces choses que tu ne m'as pas prises.
Rends-moi ce que j'ai mis dans une petite boîte scellée et celé quelque part. Je ne sais où.

Ne me demandez plus d'être raisonnable, je vois bien que ça me tue.
En vérité, je veux peut-être disparaître mais pas mourir. Je ne veux pas disparaître en laissant un être raisonnable s'approprier mon identité.

Et viens, montre-moi des toîts inhabités où je pourrai réapprendre à pleurer avec les poumons.

Tous ces secrets que je t'ai dits, murmurés, pensés ! Qu'est-ce que tu vas en faire? Est-ce que tu as jamais su que c'étaient des secrets?

Il y avait tellement de "tu" dans ma tête, que ma tête les a tous éliminés. Il n'en reste plus qu'un qui est plein de plusieurs "tu".
Tout te dire ce soir, ça fait du bien; c'est comme un geyser qui explose dans des profondeurs marines et dans des couleurs dont on ignorait même l'existence jusqu'alors.

Peut-être que tu es je, aussi, en partie, surtout, ou ... ?

4 commentaires:

UtOpIaN bOy a dit…

Au fond, je crois que quand on est déçu, on voudrait repartir à zéro, récupérer tout ce qu'on a donné. C'est profondément égoïste, mais en même temps ça fait tellement de bien à l'ego.
Pouvoir se dire : si je n'avais pas fait ça, tout se serait tellement mieux passé...
Puis ben après, on redécouvre "la vie", on redécouvre des choses face auxquelles on aurait peut-être été indifférent par le passé.
C'est ça la magie de la vie.

Et si tu te servais de ce manque, justement, de tout ce qu'il ne t'a pas rendu, pour le transformer en une force ? La force d'une personne qui veut aller de l'avant, la force d'une personne qui va reconstruire quelque chose de solide sur des bases qui se sont avérées chancelantes...

Bref, je m'égare sans doute, tu n'auras peut-être pas tout compris. Mais peu importe.
Le principal c'est que chacun comprenne que les erreurs du passé construisent notre futur.

Songeusement vôtre,
Utopian_Boy.

InSan a dit…

Je ne veux pas recommencer la même histoire en repartant de zéro. J'ai écrit le texte en italique il y a plus de trois ans en pensant à une personne en particulier, la suite s'adresse à une autre personne, à moi, à celui qui vient me lire... un peu tout le monde et personne en même temps en fait. En tout cas, ce n'est pas une prière :p. Ce que j'ai donné, je ne veux pas le reprendre. Et je ne veux pas réecrire le passé. En fait, il n'y a pas de "manque", ce qui s'en rapproche le plus c'est l'ennui. Je suis contente de ce que j'ai vécu jusqu'à maintenant, même si ça a pu être dur, je crois que je m'en tire pas mal. En fait, je n'écrivais pas tant sur ma vie que sur mon envie d'écrire. Je n'aime pas raconter ma vie dans mes textes, ou ne raconter que ça en tout cas.
Pour moi, la magie de la vie, c'est ce qu'on en fait. Et les histoires, le beau, l'art.

Anonyme a dit…

Blog très sympa, j'aime bien l'esprit du texte!

InSan a dit…

Merci, c'est motivant :)