02/08/2008

[Insomnie]

C'est fou quand j'y pense - cette idée m'empêche de dormir tant elle est angoissante : j'ai refoulé un peu plus d'un an de mon existence. Je n'en ai qu'un vague souvenir brumeux auquel je ne fais guère confiance. Je ne sais plus vraiment ce que j'ai fait cette année-là, mais son évocation m'inspire un sentiment de mollesse et de lâcheté. Je n'ai pas cessé d'être moi ou de vivre, mais j'ai vraiment été frileuse à un point qui me fait subitement honte. Cette honte m'empêche de dormir aussi. J'aimerais m'excuser, mais je doute que ça soit une solution. Je ne peux pas me justifier ni ressentir de la culpabilité, précisément parce que je ne sais plus ce que j'ai dit ou fait de vraiment important. Ça m'échappe. Et tout d'un coup je suis frappée par la gravité de cette situation. J'ai été triste, j'ai été lâche et je ne me souviens plus vraiment de tout ça.
Et j'aimerais m'en souvenir, parce que cette lâcheté ternit mon orgueil. Je ne veux pas recommencer ça, jamais. Le courage me donne la mémoire.
La mollesse me file la gerbe.
Ma mollesse me donne des envie d'autodestruction qui me rendent molle...
Il faut être forte, pour trouver du courage, pour se souvenir.
Se souvenir, c'est pouvoir raconter. Raconter son histoire, c'est se parer d'une vie digne de ce nom.
Je suis peut-être vraiment orgueilleuse, mais ça ne me semble pas être nécessairement une mauvaise chose.
J'aimerais être plus forte - et avoir les yeux et les oreilles grands ouverts. Sortir de ce petit esprit étriqué pour voir et apprendre de ses erreurs. Je crains de ne pas seulement m'être amochée moi-même. Mais considérer cette éventualité représente un fardeau vraiment lourd.
Il fallait dire les choses, au lieu de les regretter et les oublier.
Il fallait les dire, au lieu de souffrir, et de s'affaiblir.
Il faudra trouver le courage de dire.
Les moments opportuns sont sans doute passés. Je ne peux plus supporter les regrets, mais il faut songer à se souvenir.
J'ai tellement envie de demander pardon, mais c'est trop tard. Ça me fait pleurer de honte.
Je ne peux plus dormir.

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