31/05/2008

Two hundred thousand ways to die

Quand je suis fatiguée, j'imagine toutes les manières que j'aurais de mourir. Ce n'est pas que je veux vraiment mourir, mais l'idée qu'un corps humain soit si fragile me fascine. Si j'attends le métro, je me dis qu'il suffirait que je fasse deux pas de plus. Si je descends des escaliers, je me dis qu'il suffirait que je rate une ou deux marches. Si je traverse un passage piéton, je me dis qu'il suffirait qu'une voiture m'emporte. Si je vois un grillage au rez-de-chaussée, que je suis en haut d'un immeuble, je me dis qu'il suffirait que je tombe de la fenêtre. Lorsqu'il y a un problème dans le métro, j'imagine qu'il y a des explosifs dans le wagon d'à coté. Dans la rue, j'imagine qu'on va m'agresser, me planter un couteau dans le ventre. C'est sans doute vraiment morbide, mais ça me rassure. Peut-être parce qu'au final, ça n'arrive jamais. Je n'aimerais vraiment pas mourir maintenant, mais ce n'est pas ce qui m'effraie le plus en fait. Ce qui me gêne dans l'idée de mourir maintenant, c'est que je n'aurais pas fait la moitié de ce que je veux faire; je n'aurais pas essayé la moitié de ce que je veux essayer. Pourtant, ce n'est pas quand je suis triste ou effrayée que j'imagine mourir, mais quand je suis fatiguée. C'est par lassitude, et peut-être lâcheté, que j'énumère toutes les façons que j'aurais de mourir - quand je me balade seule surtout.
Lorsque je suis vraiment triste, j'ai juste un grand sentiment de solitude, et d'angoisse à l'idée que c'est la solitude qui pourrait bien me tuer.

Je ne peux pas écrire pour le moment. J'ai fait de l'insomnie cette nuit à cause du stress. Ça me rend malade, alors j'espère que ça passera. Je n'arrive plus à manger, à dormir, à avoir les idées claires quand je suis comme ça. Sur le long terme, ça veut dire que je peux maigrir, avoir plein d'idées morbides et cruelles. - Ensuite j'ai fait des rêves stupides.

J'ai vraiment envie de chanter ouvertement. C'est impossible de chanter comme ça ici; à défaut, je chantonne : sous la douche, moins dans ma chambre parce que le moindre bruit peut être dérangeant pour les voisines, ou entre mes lèvres. Je me mets à chanter sans son, juste en reproduisant des mouvements de bouche et de mâchoire. C'est toujours mieux que de ne pas chanter du tout, mais c'est assez frustrant. Au lycée, je chantais tout le temps, avant la terminale en tout cas. Quand je rentre chez mes parents, je passe une ou deux après-midi à mettre de la musique et à chanter. Je n'ai plus souvent le sentiment d'euphorie que je pouvais avoir en écoutant de la musique, ou en chantant. Parfois je me demande si je suis devenue insensible, mais je pense simplement que ces moments se sont fait trop rares pour être vraiment grisants. Quand je pense à la raison pour laquelle ils se sont faits si rares, c'est vraiment énervant. Ce n'est même pas à cause de la prépa, ce qui serait agaçant aussi, mais pas très surprenant; et puis ça voudrait dire que je pourrais me libérer de cette situation l'an prochain.

J'en ai assez de ces sagesses à deux balles, pourquoi les gens idolâtrent les citations? C'est de la poudre aux yeux, tu en fais ce que tu veux et si ça peut te donner des idées tant mieux, mais je ne vois aucun argument d'autorité là-dedans.
Aucun rapport.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est drôle, ça me vient aussi, ces pensées de mort ; c'est en général assez fulgurant. Ca me traverse l'esprit et ça disparaît aussitôt. Dans le flux de "qu'est-ce que je dois déjà acheter à Monop'?", "Quel est le prénom de Heidegger ?", "J'aime pas la tronche du type en face, j'aime pas l'air lubrique de ce genre de type.", je me dis brutalement "tiens, je pourrais mourir, là, subitement" et ça disparaît aussitôt. Sans me perturber plus que ça. C'est bizarre, tout ça.
Enfin bref, en tout cas, bon courage pour cette fin d'année. Après repos, et puis plus de musique. Ou de la musique autrement. Et puis je t'épargnerai la citation de Voltaire qui dit que les citations servent à rien (je crois que c'est Voltaire ? Chais pu, on s'en fout) A bientôt ;)

InSan a dit…

Je me demandais si j'étais la seule à avoir des pensées morbides :)
Merci pour tes encouragements :D
A bientôt ! (Martin :D)