18/04/2008

Wam! : What a mess !

J'ai vraiment la tête prête à exploser; et l'étrange impression qu'un milliard d'insectes grouillants et flasques ont décidé d'en faire leur demeure, de la squatter, la coloniser et l'exploiter - s'il y a quelque chose à exploiter dedans. Je me lève le matin, je me prépare, je m'assois et je produis de la dissertation, de la version. En mode automatique. Heureusement que c'est bientôt fini. Sinon - c'est très étrange - j'ai beau avoir un rythme infernal et une sensation du temps qui passe fluctuante, il y a une espèce d'horloge interne qui s'est logée dans mes nerfs - ou ma moelle épinière, pour ce que j'en sais -; je me réveille systématiquement quelques minutes ou dizaines de minutes avant mon réveil, et c'est encore plus marqué pendant le concours blanc qu'en temps de cours. Pourtant je n'ai absolument aucune idée de l'heure à laquelle je m'endors, je me triture la tête avec des pensées délirantes avant le sommeil et pendant suffisamment longtemps pour brouiller toute objectivité dans ma perception du temps. La nuit, je fais des rêves tout aussi délirants, et les rêves les moins étranges sont ceux qui me perturbent le plus : je me demande vaguement quels sentiments peuvent les motiver. Cette nuit j'ai rêvé que Ben nous initiait, Hélène et moi, aux jeux de rôles, et j'étais tellement pénible, je posais tellement de questions qu'on n'arrivait pas à commencer la partie. Je ne sais pas, peut-être que je suis tellement paresseuse que je me sens obligée d'empêcher que les événements soient provoqués.
Parfois je me dis que si je notais mes rêve, j'aurais de la matière pour écrire tout un roman. Le défi serait d'y donner de la cohérence bien sûr, c'est un tel foutoir à l'intérieur de ma tête! Enfin, je suppose que le but du jeu dans la vie sociale, c'est d'avoir l'air d'avoir une tête rangée alors qu'en fait on a tous un gros bordel dans le crâne, plein d'idées sordides, stupides, de fantasmes débridées, de souvenirs à moitié déformés par les "substitutions de l'esprit", et puis bon, quelques idées pertinentes voire intelligentes de temps en temps, tout de même. Quand je laisse mes idées courir comme en ce moment, je pourrais réinventer le monde la tête en bas sans comprendre pourquoi l'hémisphère nord de la planète serait plutôt en haut qu'en bas, au juste. Je posais cette question à une copine, elle m'a dit que c'était à cause de l'orbite des planètes autour du soleil, qu'on préférait horizontal.
N'empêche que même si l'hémisphère sud se retrouve en haut, l'orbite des planètes reste horizontal. Et puis un orbite vertical ça serait sympa aussi.

Et c'est tout le temps comme ça. Arg.

24/02/2008

Cela ne se compte pas

II.

- ... Voilà, il vaut mieux arrêter.

- J'ai cru que tu ne le dirais jamais.

- On arrête.

Les jours, les semaines ont passé et il se sent mieux. Il n'a plus d'angoisses, de peurs, d'inquiétudes. Lorsqu'il sort, lorsqu'il apprécie une musique, une image ou un texte, il se sent libre. Il rencontre des personnes tristes dans la ville, et il les observe de loin, avec curiosité et distance. Il écoute des crissements de violons, et cela le fait rêver plutôt que pleurer. Parfois, il rêve encore d'elle, mais jamais de ses mots; il éprouve alors une nostalgie dénuée de scrupules et de regrets; il voudrait ne plus rêver d'elle, et l'oublier, parce que cela le rend mal à l'aise. Son coeur est vraiment fatigué, mais il se repose dans une apathie un peu cruelle - indifférente. Cette anesthésie prolongée ravive ses muscles et ses neurones autant qu'elle assourdit ses sentiments. Il pense. Il élabore des théories extravagantes : la cruauté comme la plus sociable des qualités humaines. Il sait qu'il n'est pas le premier à penser l'amour comme le plus anti-sociable des vices humains. Après tout, la littérature est une grande histoire d'amours. Il est au bout d'un tunnel, dans un blanc silencieux; il observe son entourage de l'autre coté de ce kaléidoscope d'émotions. Des sentiments et des désirs qui se reflètent et se multiplient sans jamais se mêler ni jamais engendrer autre chose qu'une pluie de couleurs. Il se change en statue de marbre, et les mouettes se posent et défèquent sur sa figure; blanc sur blanc. La lumière et la saleté le rendront gris, et coloreront ses veines de noir. Il regarde autour de lui, et le spectacle qui s'offre à lui est recouverte d'un voile opalescent. Et puis, il ne voit plus rien. Le temps mangera ses yeux; ses pensées s'envolent au vent. Il a oublié ce à quoi il pensait, ce qui lui avait donné à penser. Le poids de l'âge le maintient au sol, et il observe les oiseaux avec envie. Il y a un tunnel face à lui, rempli de couleurs; et il regarde ces couleurs avec envie. Pourquoi sont-elles si belles? Il a parfois le sentiment d'avoir oublié quelque chose, d'avoir appartenu à ce tunnel, d'avoir été prisonnier et heureux. Il ne sait plus s'il a toujours été fait de marbre et de pensées volantes - d'oiseaux -, il imagine parfois avoir été fait de chairs et de désir avide. Et puis, il oublie les pensées de ses souvenirs. Il ne sait pas s'il s'est envolé à son tour, ou s'il s'est vidé.

11/01/2008

The Dante's Inferno Test has banished you to the Fifth Level of Hell!

LevelScore
Purgatory (Repenting Believers)Very Low
Level 1 - Limbo (Virtuous Non-Believers)Very Low
Level 2 (Lustful)Very High
Level 3 (Gluttonous)Low
Level 4 (Prodigal and Avaricious)Low
Level 5 (Wrathful and Gloomy)Extreme
Level 6 - The City of Dis (Heretics)Extreme
Level 7 (Violent)Very High
Level 8- the Malebolge (Fraudulent, Malicious, Panderers)Moderate
Level 9 - Cocytus (Treacherous)Moderate

Dante's Inferno Hell Test

Cela ne se compte pas

I.

Elle était perdue dans ses pensées entremêlées des lumières électriques qui se reflétaient sur le voile des flaques d’eau noir et argent, de l’humidité d’encre qui tombait d’un ciel nocturne chantilly et du cri dissonant de la circulation qui torturait et dépeçait ses tympans. La houle humaine l’engloutissait par flux et reflux, elle emportait tout et écrasait les gens des hauteurs jusque dans les abîmes. La lumière l’avait noyée. Le froid l’avait noyée. Le bruit l’avait noyée. Lorsqu’elle repris conscience, elle était seule dans le marasme humain de la ville, égarée dans un grand boulevard. Ses amis s’étaient éloignés au moment où son monde s’était mis à trembler, et maintenant que son rythme cardiaque se stabilisait, elle se rendit compte qu’elle les avait perdus de vue. Tout s’assourdit et s’affadit soudain ; elle paniquait. Ils étaient partis, mais où ? Sa tête se mit à tourner comme un manège à sensation de fête foraine, ses jambes devinrent flaques, aqueuses et craquantes comme des allumettes, son ventre se mit à danser le hula hoop – et plutôt mal. Elle avait ôté la bride à ses angoisses, et tandis que son corps se remplissait de vide, elle aspirait à le remplir. La tête tourne, et les pensées se mêlent dans les sensations perçues, et les folies intérieures. Mais rien de tout cela ne pouvait la contenter. Elle ne savait pas si elle avait envie de manger le ciel, boire de l’électricité ou faire l’amour avec une ombre, mais elle savait qu’elle avait furieusement envie. La ville, le soir, le bruit, le sol et la lumière, tout cela lui semblait très irréel tant elle était ivre d’anxiété. Comme elle craignait de faire un malaise, elle s’insinua entre les passants et pénétra dans un appartement dont la porte se refermait. Elle s’appuya sur le mur, glissa et s’effondra au sol, en ne sachant pas très bien s’il valait mieux céder au rire ou aux sanglots, mais en sachant qu’il lui était nécessaire de s’abandonner à l’un ou à l’autre ; alors elle saisit ses cheveux blonds entre les doigts et pleura, longtemps et fort, jusqu’à en oublier ses amis, où elle se trouvait et pourquoi elle pleurait. Hébétée, elle regarda autour d’elle quoique ses yeux ne se posassent jamais nulle part, puis elle passa ses poignets sur son visage moite et salé avant de se moucher énergiquement. Elle sourit ; il y avait une paire de jambes vêtues de jeans délavés devant elle qui s’accroupirent bientôt pour laisser apparaître un garçon d’à peu près son âge au sourire engageant.

Bonsoir ?

Salut…

Je suis pas très fort pour consoler les gens, mais… je peux faire quelque chose ?

25/12/2007

Les rescapés

C'est étrange de grandir. Tout change autour de moi et j'ai l'impression que d'une certaine façon, tout est pareil. Je ne sais pas ce qui me procure le plus de joie, ou de peine, dans tout cela. D'un autre coté, je découvre encore des milieux qui m'étaient inconnus - mais je crains que rien ne soit plus surprenant, seulement décevant. Disons qu'à force d'être déçue plutôt que surprise, on essaie de ne plus rien demander, ou le minimum. D'un autre coté, je sais que si je n'attends plus rien de rien ni personne, si je ne désire plus rien que ce qui est à portée de main, je serais comme morte, comme abatue. En tout cas, je ne désire pas ce que j'ai eu et que je n'ai plus. Je désire du nouveau, mais à force de désirer du nouveau... et bien on est de plus en plus rarement surprise et donc déçue; maintenant, ce nouveau qui m'attire n'est pas tant du nouveau ex nihilo, qu'une nouvelle manière d'être. Ce qui me déçoit, c'est de me dire : cette personne va se comporter comme ci ou ça, elle va me dire ça ou ci... et puis que ça se réalise. Je crois que je ne suis pas la seule à être déçue, à être à court de soi. Je refuse cependant de me réfugier dans de la nostalgie. Je préfère me dire : c'était bien, et tant mieux si j'ai pu vivre tout cela, ça peut faire de jolis récits, de beaux souvenirs qui ne seront jamais tout à fait morts, mais il faut les dépasser, ou plutôt passer à autre chose. Je ne vais pas dire que le passé ne m'intéresse pas, cela serait faux. Le passé m'intéresse, m'intrigue, me séduit; je ne le considère pas comme mort, comme un vieux machin tout poussiéreux à mettre au placard, je suppose que le passé participe à faire de moi ce que je suis. Et même si lorsque je vais mal, je crache sur ce que je suis, et que j'aimerais me dégueuler pour redevenir un vieux moi qui a été entier pendant un certain temps, plutôt qu'un actuel moi qui se méconnaît trop pour être tout à fait, je suis, à froid, plutôt satisfaite d'être ce que je suis. Même si c'est frustrant. Passionnée mais rationnelle, je me limite avant de me jeter, mais je veille à rester spontanée; je fais attention à ne pas prendre des risques inconsidérés, mais je ne suis pas immunisée pour autant. Exigeante mais optimiste dans un certain sens et pas très conformiste, je refuse de croire que rien n'ait de valeur et que n'importe qui, produisant n'importe quelle merde, on lui reconnaisse un grand génie, mais je refuse aussi qu'on impose des critères complètement arbitraires pour juger des choses avec péremption. Je cherche des gens intéressants parce que je crois qu'en me frottant à l'autre je peux trouver quelque chose de suffisamment beau pour m'émanciper et vouloir faire du beau à mon tour.

Bon, enfin, après tous ces grands mots, je vais passer à quelque chose de plus léger : Noël. Je ne raconterai pas mon réveillon parce que ça serait affreusement inintéressant. Une fois ça suffit, quoi ! Je vais parler de mes cadeaux parce que c'est nettement mieux et que j'ai envie d'en parler d'abord (euhm).
- Comme je l'avais demandé : un parfum, l'intégralité des récits de H.C. Andersen.
- Comme ça ne m'a pas trop étonnée vu que j'en ai parlé à ma maman : le dvd de Boulevard de la mort, Justine du marquis de Sade, du sirop de gingembre, une nouvelle couette.
- Comme ça ne m'a pas étonnée vu que ça devient traditionnel : le dernier Garfield.
- Surprise ! "Les ch'tits hommes libres" de T. Pratchett
On m'a envoyé des messages pour me souhaiter un joyeux noel, je me suis sentie un peu moins seule au monde (huhu), mais c'était étrange de ne pas envoyer de messages débiles à Ben. Je me demande comment ça se passe au Japon.

22/12/2007

Ligoter

Délie-moi les mains d'un baiser acide et audacieux; glisse tes doigts entre mes doigts; appuie ta chaleur contre les battements de mon coeur - je les retarderai. Caresse de ton regard velours fardé d'une multitude de cils cendrés la courbe imparfaite de mon sein auréolé.
Enlace ma ceinture ,
Délace mes chaussures.
Lace ma chevelure,
Passe un lacet sous les sinuosités violacées de mes aisselles blessées, lacérées par les assauts de la lassitude vorace et de la solitude glaciale.
Ôte ce lacet. Serre-moi les mains. Couche-toi à mes cotés.

17/12/2007

I'll go [anyway]

Je m'en irai sur un petit navire
Tout en aluminium, avec un mât
Forgé en silicium, et un amas
De voiles que soufflent mille soupirs.

Et l'océan de chanter sur sa lyre,
Pandémonium, ornée des apparats
D'un aquarium - de béryls et grenats -,
Sa musique étreint mon coeur qui chavire.

Je vogue sur la berceuse marine;
L'onde emporte mon nimbe d'aubépines.
En t'attendant, j'ai fait brûler la myrrhe;
La cendre a pétrifié mon mascara,
Veiné mon regard d'un rouge incarnat.
Je ne me noie plus que dans mon délire.

15/12/2007

Ce mot stupide : final !

Laisse-moi te transpercer du regard.
Laisse moi-te regarder.
Regarde-moi.
Let me see through you.

Tu me manques.

Ce n'est pas réciproque.

Mon ventre en surcharge hurle ses battements intestinaux.
I miss you.
Ma gorge retient un je-ne-sais-quoi.
Et ma tête ses fourmillements électriques.
Et mes yeux des larmes qui ne veulent pas couler.

Parce que ce n'est pas réciproque.
Que ça n'a pas vraiment de sens.

Cela t'ennuierait si j'apprenais à te connaître?
Cela te gêne.

Let me see through you.
It hurts me more & more everyday.
Because you are not there.

Et que tu me remplis la tête d'électricité.

Désolée.
Désolée.
Désolée.
I'm sorry.

[c'était il y a plus de trois ans]

Est-ce que je pourrais encore écrire quelque chose de pareil - maintenant?

Je suis une cruche brisée. C'est un grand creux qui souffle.
Pourquoi m'avoir percée? Tout est tellement flou, et vide, et fade.
J'ai tout pleuré. J'ai méprisé mes pleurs et il ne reste qu'une grande amphore pleine de rien.
Et pourtant, j'ai peut-être encore deux ou trois larmes en réserve.
Des images affluent en torrents,
Je rêve de toi
Et le matin, j'espère que je n'aurais pas rêvé de toi.
J'en perds mon français!
Tu m'as remplie de rien. Je t'ai tout donné, et je ne sais plus très bien pourquoi.

J'aimerais que tu me partes très loin. Je veux la mer.

Je veux la musique !

Je suis l'arbalète qui a percé la cruche, et je suis l'amphore percée.
Je peux bien te reprocher des milliers de choses, je sais que c'est moi l'assassin.
Je suis la suicideuse.
Je n'ai pas seulement tué le temps, et les autres et tout ce qui est grand et fou.
Je me suis tuée. Je n'avais peut-être pas mesuré l'étendue du risque que j'encourrais en essayant de faire comme si j'étais quelqu'un d'autre. Quelqu'un d'éduqué.

Je n'ai même pas envie de dire:

Reviens ! Reviens-moi ! ou Regarde ! Regarde-moi ! Laisse-moi juste...

Je ne peux pas dire quelque chose comme ça. Mais je ne le pense pas non plus. Je ne pense plus rien.
Je rêve la nuit. Je rêve de toi, à nouveau. Et je n'éprouve rien que de l'ennui au matin.
Pourquoi j'ai tué la seule chose que j'avais?

Au fond, j'espère que c'est resté encore un peu vivant, un peu chaud, un peu là.
D'ailleurs, on dirait que je pleure, alors, peut-être que...
C'est pour cette chose à l'agonie que je préfère ne pas être sage, et écrire la nuit au lieu de me reposer. Et penser quand même à toi au lieu de te ( mettre entre parenthèses, sans point de suspension. ). Je ne veux plus être productive. Je veux être moi. Même si j'ai grandi.

Et je devrai marcher encore longtemps avant de trouver la clé.
La clé qui ouvre à soi. Magique, fragile, minuscule.
J'aimerais que tu me rendes la larme que tu m'as mangée. S'il-te-plaît. Elle me tenait froid en hiver. Maintenant que tu m'as laissée en paix, je me sens parfois trop à l'aise. Alors, ça manque. Tu comprends? Non. Tant pis.

Rends-moi mes histoires.
Rends-moi ma voix.
Rends-moi mes chants.
Rends-moi toutes ces choses que tu ne m'as pas prises.
Rends-moi ce que j'ai mis dans une petite boîte scellée et celé quelque part. Je ne sais où.

Ne me demandez plus d'être raisonnable, je vois bien que ça me tue.
En vérité, je veux peut-être disparaître mais pas mourir. Je ne veux pas disparaître en laissant un être raisonnable s'approprier mon identité.

Et viens, montre-moi des toîts inhabités où je pourrai réapprendre à pleurer avec les poumons.

Tous ces secrets que je t'ai dits, murmurés, pensés ! Qu'est-ce que tu vas en faire? Est-ce que tu as jamais su que c'étaient des secrets?

Il y avait tellement de "tu" dans ma tête, que ma tête les a tous éliminés. Il n'en reste plus qu'un qui est plein de plusieurs "tu".
Tout te dire ce soir, ça fait du bien; c'est comme un geyser qui explose dans des profondeurs marines et dans des couleurs dont on ignorait même l'existence jusqu'alors.

Peut-être que tu es je, aussi, en partie, surtout, ou ... ?