Je regarde l'azur et il est gris.
Regardez là où je regarde car je ne saurais vous le décrire. Je suis lasse de dire. Je regarde.
Il pleut dehors. Il pleut dans la maison.
Je regarde la pluie qui coule et m'efface comme de la suie.
Regardez-moi disparaître. Regardez-moi regarder. Regardez-moi vous échapper.
Je suis celle qui regarde. Je ne suis qu'une paire d'yeux.
An eye for an eye.
An eye is an eye.
Under the eye lies the lie.
Under the lie I still lie.
Under the lie lies the I.
La pluie s'insinue dans les fentes de la maison et de vos cicatrices ébréchées, goutte aux poutres gonflées d'humidité, se dissipe en vapeurs pour s'infiltrer dans les vêtements, glace aux coins brisés des vitres, se cristallise aux fenêtres et sous vos iris délavés. La pluie brouille vos certitudes, vos sens, vos songes.
16/11/2008
J'essuie la suie
D'
InSan
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00:04
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09/11/2008
La fille aux allumettes
Quand pointe la nuit, elle craque une allumette.
Les ombres déguisent ses angoisses nocturnes.
Ces ombres sont si souples sous leur coiffe brune !
Elle s'en fait une robe sombre; elle s'apprête.
Voilée d'un noir velours, elle va à la fête -
A ce bal intemporel, hors le monde diurne.
Là dansent les couleurs, mille dames de Prune,
Et tant de Bleus galants; tant d'amitiés muettes !
Elle craque une allumette pour tout oublier :
Tristesse, solitude, et le temps du sablier.
Ces couleurs acérées aiguisent les douleurs -
Elles ficellent son cœur - il se morcèle en miettes.
Quand pointe la nuit, elle craque une allumette,
Elle se brûle aux doigts; elle pleure sans frayeur.
D'
InSan
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22:10
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19/10/2008
Anxiety
Il y a des moments où je m'échappe à moi-même.
Pourtant, cela faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Depuis plusieurs mois je me sens moins douloureusement sensible, plus sereine, comme anesthésiée. Ce repos général me semblait inadmissible au début, mais aujourd'hui je me dis qu'il me rend la vie acceptable. Je ne me sens plus impuissante, j'ai l'intime conviction que je peux invoquer ma sensibilité si je le veux, quand je le veux. Je ne dis pas que je contrôle tout, ou que j'en ai seulement la prétention, mais je peux vivre sans être véritablement troublée.
Mais il y a quelques jours j'ai fait une crise d'angoisse en cours:
- accélération du rythme cardiaque
- picotements et brûlante chaleur au visage
- vertiges
- bouffées de chaleur
- douleur à rester immobile
Si j'en parle, on me dit soit que ce "n'est rien, tu sais bien, c'est toujours pareil en automne.", soit "tu vois, tu ne vas vraiment pas bien, tu devrais te secouer un peu", soit... rien. Ai-je vraiment à choisir entre une relativisation excessive et une dramatisation à l'extrême? Je déteste cette tendance familiale à faire comme si tout allait toujours bien dans le meilleur des mondes, ça me fait faire des rêves œdipiens glauques au possible. Mais je ne supporte pas non plus cette aggravation systématique de tout symptôme qui enfante de l'hypocondrie et mêle la fiction à la réalité à m'en laisser complètement délirante. En réalité, il n'y a sans doute rien à répondre à cela. Si j'en reste à ce vertige auquel je peux prêter d'autres explications que le malaise psychique (la fatigue, le cycle menstruel, le rhume, le travail et sa relative rétribution), je ne chercherai sans doute pas à me faire du mal par des chimères, qui se sont souvent avérées encore plus douloureuses que la réalité. Mais si ça recommence, si ça s'aggrave, il me faudra peut-être sérieusement considérer l'idée d'aller voir quelqu'un, dans ce cas, il faudra que ça vienne de moi.
Je me sens vraiment saine d'un point de vue intellectuel. Cependant, ce serait bien sûr de l'idiotie de considérer que je peux être infaillible, forte sans limite.
Il y a aussi ces rêves "érotiques" qui n'ont absolument rien de sensuel, mais dégorgent un sentiment de raté, d'insatisfaction, d'ennui.
Ce qui m'inquiète un peu en fait c'est l'ennui que j'éprouve à l'idée de revoir ma vie sentimentale - et ma vie relationnelle en général - mon absence de désir réel malgré un certain manque affectif. Je veux plaire à un moment, et ça me fatigue et me lasse le moment suivant. Les gens me frustrent ou me comprennent trop. Je n'arrive plus à retrouver le délice que j'éprouvais dans l'altérité.
Peut-être que la littérature véritablement lue apporte une forme d'expérience. J'ai la sensation d'avoir des centaines d'années, je ne comprends pas pourquoi mes cheveux ne sont pas blancs et mes mains ne sont pas ridées. Je ne comprends pas mon corps. Je ne me vois pas. J'ai l'impression d'être devenue monstrueusement contradictoire.
D'
InSan
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17/10/2008
19/08/2008
Les pleurs d'Ida
Faîtes rougir le monde, bleuir le vent et pleurer les fleurs. Mais déjà leurs couleurs se fanent, leur larmes s'ennuient en s'évanouissant, avant même que le temps n'ait rattrapé sa course qui n'a ni commencement ni fin, mais n'est qu'éternel errement, recommençant sans jamais s'arrêter. Ses bras débiles tombent, inertes et impuissants, ses membres se disloquent et sa tête tourbillonne. Ses mains se heurtent. Ses mains marquent le rythme que des milliards d'êtres interprètent à tort - à travers. Trouvez des images nouvelles, trouvez des sons inconnus, chantez - faîtes pleurer les fleurs. Mais leurs larmes s'ennuient. Si elles perdent leurs pétales pour danser en secret à la tombée de la nuit, venez les espionner au trou de la serrure dont le verrou béant est une plaie infectée, une prison ouverte aux voyeurs - dans leur regard dégorgeant une avidité morbide à en faire pâlir les morts se terre une angoisse profonde, se reflète une absurdité maladive, un désespoir prêt à tout pour leurrer ceux qui le regarde les observer. Mais les fleurs ne font que danser; faîtes-les pleurer leurs larmes cachées, leurs couleurs inattendues, pour vous en vêtir en trop forte froidure. Faîtes-les pleurer la bile amère que vous cachez au fond de vous, derrière un masque rouge d'argent, bleu de bitume - mais comme ces couleurs sont belles à l'intérieur!, trop belles! - quittez-les, parez-en la tristesse des fleurs amères.
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InSan
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03/08/2008
La neige et la flamme
Il y avait un prince qui s'appelait Neige. On l'appelait ainsi parce que ses cheveux étaient blancs, et ses yeux étaient gris, comme s'ils avaient glacé, comme si leur iris s'était décoloré lors d'un hiver rigoureux. On disait aussi parfois que son cœur était fait de neige poudreuse, qu'il était froid et instable. Neige voulait se fiancer, parce qu'il était en âge de se marier et qu'il pensait qu'une compagne réchaufferait son cœur glacé. Alors il embrassa ses parents, salua ses frères et partit en voyage, avec pour seul bagage l'éclat de sa peau diaphane, la poudreuse de sa chevelure, et le reflet sombre de son œil d'argent. Il s'envola d'abord sur le dos d'un aigle qui l'emmena si haut qu'il fit la connaissance d'une étoile dénommée Stella. Stella irradiait de lumière claire, et Neige, qui était très narcissique, s'enticha de l'étoile de laquelle émanait une clarté familière. Il la demanda en mariage, Stella demanda quel présent il lui proposait en échange.
- Si tu acceptes de m'épouser, je t'offre l'éclat de ma peau, pour que tu puisses briller encore davantage.
- Ma foi, je sais briller, et si je brille plus fort, je serai encore plus belle que mes sœurs. Et puis, tu es jeune et beau. J'accepte.
Neige lui offrit la clarté de sa peau, et Stella, ravie de ce cadeau, se dit qu'elle avait bien de la chance d'épouser un garçon si beau et si hors du commun. Ils préparèrent les cérémonies, et tout le ciel s'agita autour d'eux. Au moment de dire oui, Neige se dit qu'il ne voulait pas passer l'éternité avec la même femme, et son cœur de glace prit du plaisir à voir le visage de Stella se décomposer. Il s'enfuit la nuit suivante, mais comme il avait donné l'éclat de sa peau à Stella, il était déjà moins remarquablement beau.
Son aigle se posa alors sur une haute montagne orientale qui s'appelait Mona. Mona était grande, le matin elle se fardait de mille couleurs plus ravissantes les unes que les autres : du bleu à la lavande au rosé. Comme c'était l'hiver, les neiges faisaient à sa cime comme une coiffe élégante. Neige se dit que cette montagne savait se parer et que ce devait faire une femme bien coquette, alors il la demanda en mariage:
- Si tu m'épouses, je t'offrirai la poudre éternelle de mes cheveux, pour qu'en toute saison tu resplendisse davantage.
Mona, qui était comme nous l'avons dit fort coquette, apprécia ce présent et se dit que le prince devait être un bon parti, qu'il était beau et qu'il saurait l'estimer à sa juste valeur; cela suffit pour qu'elle en tombât amoureuse, et elle accepta avec plaisir. Alors on prépara le mariage; mais quand vint le jour, Neige se dit qu'il ne pourrait vraiment pas épouser cette femme si cela voulait dire passer une grande partie de sa vie avec elle seule, et son cœur refroidi lui conseilla de prendre la fuite, ce qu'il fit en se hâtant. Mais sa chevelure s'était affadi elle aussi, et elle avait pris une teinte bien banale.
Neige s'aventura dans une grande prairie le soir, où il rencontra une fleur qui s'ouvrait au crépuscule et qui se prénommait Belle de Nuit. Il la trouva fort originale et voulut l'épouser. La fleur, déjà à moitié conquise par son regard nocturne, lui demanda ce qu'il pouvait lui offrir et il lui proposa de lui donner l'obscurité de ses iris. Flattée, elle accepta. Ils ne purent se marier, parce que Neige fila quand il se vit si ordinaire face à son reflet dans le lac, et son cœur hivernal lui murmurait que, de toutes façons, une fleur si belle était forcément une mijaurée.
Neige se trouva alors fort laid et fort seul, et il s'enfuit loin. C'est alors qu'il vit une lueur au matin. Il s'approcha de la lumière et vit qu'il s'agissait d'une flamme. Il la trouva fort belle, quoique simple. Et elle lui murmura qu'elle vacillait et qu'elle allait bientôt mourir, mais s'il acceptait de lui donner un baiser pour qu'elle garde le souvenir d'une vie bien achevée, il serait bien bon. Le cœur de Neige chercha bien sûr à le faire hésiter, mais Neige était bien seul, et la flamme bien jolie. Il l'embrassa et son cœur fondit. Neige et la flamme furent très heureux, même si cela ne dura pas l'éternité.
D'
InSan
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02/08/2008
[Insomnie]
C'est fou quand j'y pense - cette idée m'empêche de dormir tant elle est angoissante : j'ai refoulé un peu plus d'un an de mon existence. Je n'en ai qu'un vague souvenir brumeux auquel je ne fais guère confiance. Je ne sais plus vraiment ce que j'ai fait cette année-là, mais son évocation m'inspire un sentiment de mollesse et de lâcheté. Je n'ai pas cessé d'être moi ou de vivre, mais j'ai vraiment été frileuse à un point qui me fait subitement honte. Cette honte m'empêche de dormir aussi. J'aimerais m'excuser, mais je doute que ça soit une solution. Je ne peux pas me justifier ni ressentir de la culpabilité, précisément parce que je ne sais plus ce que j'ai dit ou fait de vraiment important. Ça m'échappe. Et tout d'un coup je suis frappée par la gravité de cette situation. J'ai été triste, j'ai été lâche et je ne me souviens plus vraiment de tout ça.
Et j'aimerais m'en souvenir, parce que cette lâcheté ternit mon orgueil. Je ne veux pas recommencer ça, jamais. Le courage me donne la mémoire.
La mollesse me file la gerbe.
Ma mollesse me donne des envie d'autodestruction qui me rendent molle...
Il faut être forte, pour trouver du courage, pour se souvenir.
Se souvenir, c'est pouvoir raconter. Raconter son histoire, c'est se parer d'une vie digne de ce nom.
Je suis peut-être vraiment orgueilleuse, mais ça ne me semble pas être nécessairement une mauvaise chose.
J'aimerais être plus forte - et avoir les yeux et les oreilles grands ouverts. Sortir de ce petit esprit étriqué pour voir et apprendre de ses erreurs. Je crains de ne pas seulement m'être amochée moi-même. Mais considérer cette éventualité représente un fardeau vraiment lourd.
Il fallait dire les choses, au lieu de les regretter et les oublier.
Il fallait les dire, au lieu de souffrir, et de s'affaiblir.
Il faudra trouver le courage de dire.
Les moments opportuns sont sans doute passés. Je ne peux plus supporter les regrets, mais il faut songer à se souvenir.
J'ai tellement envie de demander pardon, mais c'est trop tard. Ça me fait pleurer de honte.
Je ne peux plus dormir.
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InSan
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22/06/2008
Burn it all
Il faut que je me détruise. Je dois griffer, laminer et arracher ma peau. Je dois démembrer mes certitudes. Je dois casser les carcasses superposées de mon armure. Une par une, je les soulèverai, les frapperai, les brûlerai. Et je brûlerai mes souvenirs. Et je brûlerai mon enfance. Et je brûlerai toute la mue immonde dont je dois me dégager, me déloger.
Je serai nue, complètement nue, complètement neuve.
Peut-être trouverai-je du beau à nouveau. Peut-être serai-je libre.
Serai-je jamais libre ?
Serai-je jamais libérée de mes rêves ; libérée ailleurs que dans mes rêves ; libérée de la réalité ?
Il faut partir loin de moi. Loin du moi d’avant.
Il faut percer la peau. Il faut couper les cheveux. Il faut quitter les chaînes.
Il faut brûler les chaînes.
Je ne suis plus amoureuse depuis mille ans. Depuis mille ans, je m’ennuie.
Je voudrais que vous m’emmeniez loin de moi, loin des autres. Je voudrais que vous m’amoureusiez. M’amoureuserez-vous ?
Regarde-moi droit dans les yeux. Dis-moi. Dis-moi ce que tu veux –
Ce silence m’exaspère.
Cette politesse me fatigue.
Cette bienséance me détruit.
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InSan
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13:33
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31/05/2008
Two hundred thousand ways to die
Quand je suis fatiguée, j'imagine toutes les manières que j'aurais de mourir. Ce n'est pas que je veux vraiment mourir, mais l'idée qu'un corps humain soit si fragile me fascine. Si j'attends le métro, je me dis qu'il suffirait que je fasse deux pas de plus. Si je descends des escaliers, je me dis qu'il suffirait que je rate une ou deux marches. Si je traverse un passage piéton, je me dis qu'il suffirait qu'une voiture m'emporte. Si je vois un grillage au rez-de-chaussée, que je suis en haut d'un immeuble, je me dis qu'il suffirait que je tombe de la fenêtre. Lorsqu'il y a un problème dans le métro, j'imagine qu'il y a des explosifs dans le wagon d'à coté. Dans la rue, j'imagine qu'on va m'agresser, me planter un couteau dans le ventre. C'est sans doute vraiment morbide, mais ça me rassure. Peut-être parce qu'au final, ça n'arrive jamais. Je n'aimerais vraiment pas mourir maintenant, mais ce n'est pas ce qui m'effraie le plus en fait. Ce qui me gêne dans l'idée de mourir maintenant, c'est que je n'aurais pas fait la moitié de ce que je veux faire; je n'aurais pas essayé la moitié de ce que je veux essayer. Pourtant, ce n'est pas quand je suis triste ou effrayée que j'imagine mourir, mais quand je suis fatiguée. C'est par lassitude, et peut-être lâcheté, que j'énumère toutes les façons que j'aurais de mourir - quand je me balade seule surtout.
Lorsque je suis vraiment triste, j'ai juste un grand sentiment de solitude, et d'angoisse à l'idée que c'est la solitude qui pourrait bien me tuer.
Je ne peux pas écrire pour le moment. J'ai fait de l'insomnie cette nuit à cause du stress. Ça me rend malade, alors j'espère que ça passera. Je n'arrive plus à manger, à dormir, à avoir les idées claires quand je suis comme ça. Sur le long terme, ça veut dire que je peux maigrir, avoir plein d'idées morbides et cruelles. - Ensuite j'ai fait des rêves stupides.
J'ai vraiment envie de chanter ouvertement. C'est impossible de chanter comme ça ici; à défaut, je chantonne : sous la douche, moins dans ma chambre parce que le moindre bruit peut être dérangeant pour les voisines, ou entre mes lèvres. Je me mets à chanter sans son, juste en reproduisant des mouvements de bouche et de mâchoire. C'est toujours mieux que de ne pas chanter du tout, mais c'est assez frustrant. Au lycée, je chantais tout le temps, avant la terminale en tout cas. Quand je rentre chez mes parents, je passe une ou deux après-midi à mettre de la musique et à chanter. Je n'ai plus souvent le sentiment d'euphorie que je pouvais avoir en écoutant de la musique, ou en chantant. Parfois je me demande si je suis devenue insensible, mais je pense simplement que ces moments se sont fait trop rares pour être vraiment grisants. Quand je pense à la raison pour laquelle ils se sont faits si rares, c'est vraiment énervant. Ce n'est même pas à cause de la prépa, ce qui serait agaçant aussi, mais pas très surprenant; et puis ça voudrait dire que je pourrais me libérer de cette situation l'an prochain.
J'en ai assez de ces sagesses à deux balles, pourquoi les gens idolâtrent les citations? C'est de la poudre aux yeux, tu en fais ce que tu veux et si ça peut te donner des idées tant mieux, mais je ne vois aucun argument d'autorité là-dedans.
Aucun rapport.
D'
InSan
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08/05/2008
Ropeless
J'ai tranché les cordes. Je dors; mes poumons ronflent comme un moteur, comme un chat. Un jour, bientôt, je me réveillerai, et il faudra que je me dépêche. I'll have to hurry up, to let this flow of feelings be carried away, to let it go, to let it express itself with violence. A storm of more-than-dreams.
Sometimes, I think words are useless. I don't know which language I am supposed to use, I want images, and sounds, and smells. I want to be embraced, kissed and touched. I am probably not becoming a passive person; but it is a dream. I am a ghost in a real world. I want the music to reach me as deep as it used to. I want it to pinch the skin, to pierce it, to slide under it. I want it to melt into the blood, to integrate each cell, to make my heart pound loudly. Je veux sentir des picotements d'excitation, être triste ou euphorique, m'envoler ou chuter. Sans corde. Je veux me rendre à moi-même. Je suis fatiguée de cette passivité.
Je suis fatiguée de dormir.
Mais bientôt je me réveillerai.
D'
InSan
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